Enquête CAP sur la contraception et la maternité sans risque en Guinée Equatoriale [GNQ-1998-AEI-MBL1]
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Overview
Identification
Country
Guinée Equatoriale
Title
Enquête CAP sur la contraception et la maternité sans risque en Guinée Equatoriale
Survey Type
Autres Enquêtes IFORD [hh/aei]
Series Information
Les Autres Enquêtes IFORD sont réalisées dans le cadre de la collaboration entre l'IFORD et certains organismes étatiques ou non, ou dans le cadre de l'appui technique de l'IFORD aux pays africains. Il peut s'agir d'un recensement ou d'une enquête démographique par sondage et l'IFORD peut être soit responsable de la conception, l'élaboration des documents techniques et le contrôle des opérations de collecte dont l'exécution est dévolue à l'organisme en question; l'IFORD peut être responsable de certains aspects de l'opération (analyse, plan de tabulation, etc.). D'autres enquêtes réalisées par le personnel scientifique de l'IFORD ou par d'autres chercheurs mais sous l'égide de l'IFORD font partie des Autres Enquêtes IFORD. L'enquête CAP sur la contraception et la maternité sans risque en Guinée Equatotiale a été financée par le FNUAP, avec l'appui de l'UNICEF et de l'OMS, exécutée par le Ministère de la Santé de Guinée Equatoriale et réalisée par l'IFORD. Ce dernier, à travers des experts et des chercheurs, a réalisé (organisation, contrôle, coordination et supervision) toutes les phases de l'enquête : collecte, saisie et analyse des données.
ID Number
GNQ-1998-AEI-MBL1
Version
Version Description
Version élaborée après la rédaction du rapport final de l'enquête.
Production Date
2009-08-07
Overview
Abstract

L'enquête CAP sur la contraception et la maternité sans risque en guinée Equatoriale s'est déroulée entre les mois de Mai et Juillet 1998 couvrant un échantillon de 1334 ménages composés globalement de 7 433 personnes et résidant dans les villes de Malabo, Bata et Liba. Le volet individuel auprès d'un échantillon des membres de ces ménages a porté sur 1 231 femmes adultes, 549 adolescentes, 466 adolescents non mariés et 644 hommes mariés dont les caratéristiques socio-culturelles sont représentatives de celles de l'ensemble de la population des trois villes.
Les résultats révèlent qu'une femme équato-guinéenne résidant en milieu urbain donne en moyenne cinq enfants vivants pendant sa vie procréatrice et qu'elle commence la procréation à un âge précoce (avant 19 ans), après avoir débuté sa vie sexuelle deux ou trois ans plus tôt. Avec des intervalles moyens entre naissances de trois à quatre ans gérés largement par le biais de l'allaitement prolongé et de l'abstinence périodique soutenue, les femmes procréent de moins en moins après 40 ans. Un seule femme interrogée sur trois a déclaré avoir eu une consultation prénatale pendant sa dernière grossesse, ce qui montre que la plupart des grossesses sont mal ou pas suivies médicalement même en milieu urbain. Les quelques femmes qui se font consulter le font assez régulièrement dans les centres de santé modernes et par un spécialiste en la matière. La plupart des femmes accouchent dans les centres de la médecine moderne et font régulièrement les consultations postnatales étant donné que la majorité des enfants dispose des carnets de vaccinations et sont à jour avec leurs vaccinations. Toutefois, la vie génésique moyenne d'une femme semble être toujours marquée par au moins une perte de grossesse qui est souvent attribuable à un avortement spontané ou provoqué. En plus, elles sont nombreuses à avoir été malades soit au curs de leur dernière grossesse, soit après l'accouchement. La maladie la plus citée est le paludisme, suivi de l'anémie; mais les femmes ont le bon reflexe de consulter plus les centres modernes de santé que les guérisseurs et l'automédication pour leurs soins.
Dans l'ensemble, le nombre moyen d'enfants désiré par les femmes est très proche du nombre idéal et aussi de la fécondité observée. Cela fait penser à une grande valorisation de cet idéal. Très peu de femmes désirent "beaucoup" d'enfants parce qu'elles considèrent que les incovénients d'une famille nombreuse dépassent largement les avantages qui sont pourtant bien connus. Toutefois, la majorité des femmes interrogées désire encore avoir des enfants dans un proche avenir. Au cas où elle ne parviendraient pas à mettre au monde le nombre d'enfants qu'elles souhaitaient, la plupart des femmes disent vouloir se contenter des enfants qu'lles ont actuellement. En général, elles sont plus nombreuses à avoir discuté avec leurs maris de l'avenir des enfants que du nombre d'enfants à procréer et des dispositions à prendre pour éviter une grossesse.
Une femme sur dix déclare avoir été violée au moins une fois et souvent par une personne dans les voisinages envers laquelle elle garde un sentiment de mepris ou de peur. Mais en cas d'une grossesse suite à un viol, la réaction dominante est plutôt de joie ou d'indifférence, même chez les parents et chez le violeur lui-même. On parvient à accepter le destin même si parfois, cette grossesse entrave les études des victimes. Dans pareiles circonstances, le violeur est généralement tenu d'assumer ses responsabilités quant à la prise en charge de l'enfant et de sa mère même si le mariage ne leur est pas toujours imposé. Très peu de femmes souhaitent que le violeur soit traduit devant la justice et encore moins qu'il soit obligé d'épouser la fille; une amende et une reconnaissance en contre partie étant largement suffisant.
Les adolescentes, semblent pour leur part débuter la vie provréatrice beaucoup plus précocement, bon nombre d'entre elles étant enceintes ou procréant avant 16 ans. Il s'agit là d'un effet de génération où les jeunes développent des comportements tout à fait contraires aux normes jadis observées par leurs parents. Ce changement radical s'opère dans un environnement où le contrôle social n'est plus efficace. Les jeunes situent l'âge idéal du début des rapports sexuels chez les filles à 17 ans alors que l'âge moyen observé est de 15 ans. La virginité avant le mariage n'est plus considérée comme importante par les jeunes et même certains parents. L'entrée précoce des jeunes en vie sexuelle accroît le risque de transmission et/ou de la propagation des MST et du SIDA avec, à l'avenir, des répercussions fâcheuses sur le déroulement de leur vie reproductive. Les jeunes évoquent un évantail d'inconvénients de la sexuaité précoce et surtout d'une grossesse précoce. Ils savent qu'ils peuvent se protéger en utilisant la contraception mais la plupart n'ont pas un accès facile aux moyens efficaces de contraception. Pourtant, ils sont nombreux, ainsi que leurs parents, à approuver l'utilisation de la contraception par les jeunes à partir de l'âge idéal du début de la sexualité. Tout le monde est unanime sur la nécessité pour les parents de donner une éducation sexuelle appropriée à leurs enfants. Toutefois, on ne s'accorde pas sur les thèmes à aborder. Non seulement les parents eux-mêmes ne maîtrisent pas ce sujet, la communication n'est pas du tout aisé entre les vieilles et les jeunes générations. D'où la nécessité de passer par les écoles et les centres des jeunes.
La population enquêtée est largement au courant de l'existence des maladies sexuellement transmissibles dans leur société, même si elle semble avoir entendu parler plus du SIDA que des autres MST. C'est sûrement à cause de l'efficaicté des campagnes d'IEC préalablement menées par le Programme National de Lutte contre le SIDA. Les autres MST citées sont le syphilis et la gonorrhée. Toutefois, il existe une divergence frappante quant au degré de prévalence de ces maladies au sein de la population enquêtée; les adultes étant plus au courant que les jeunes d'une part et la population de l'Ile de Bioko plus que celle du Continent d'autre part. En général, les gens sont moins disposés à admettre avoir déjà attrapé une MST mais les hommes et les adolescents sont plus nombreux à le reconnaître. La majorité de la population enquêtée identifie les relations sexuelles non protégées comme la principale voie de transmission des MST et du SIDA. Elle moins consciente du rôle d'un sang contaminé ou des seringues non-stérilisées dans la transmission du SIDA. Les résultats démontrent par ailleurs que la population n'a pas l'habitude de donner ou de recevoir du sang et que le contact avec le sang humain est très limité aux quelques rares cas d'accidents de route ou de travail. Pour se protéger contre le SIDA et les MST, les hommes en particulier et les personnes instruites en général préfèrent recourir aux préservatifs que de s'attache à un seul partenaire.
Le niveau de connaisance du Planning Familial est assez appréciable en Guinée Equatoriale, mais la population semble avoir perçu uniquement les dimensions "parenté responsable" et "contraception". Certaines jeunes et quelques femmes adultes ne parviennent pas à définir le PF alors que tout le monde approuve sa pratique par les couples pour éviter ou espacer les naissances. La population ne parvient pas dans sa majorité (7 jeunes sur dix et plus d'un adult sur deux) à citer au moins une méthode moderne de contraception. Quelques femmes connaissent les injections et la pilule alors que les hommes citent surtout les préservatifs. Très peu de guinéens connaissent les prix éxacts des produits contraceptifs. Les taux de continuation sont assez élevés démontrant ainsi que ceux qui parviennent à commencer s'y accrochent par la suite. Les non-utilisateurs justifient leur comportement par un désir d 'avoir encore des enfants ainsi que par des considérations d'ordre éthiques et morales. Plus de la moitié de ceux -ci envisagent adopter la contraception moderne dans l'avenir. Dans cette catégorie, les hommes dominent les femmes et les jeunes sont plus enthousiates que les adultes. Presque tout le monde approuve la diffusion de l'information sur la PF à travers tous les canaux possibles. L'attachment de la population aux institutions modernes de la santé lors des épisodes de maladies malgré les quelques difficultés qu'elle y rencontre est un autre atout majeur. L'environnement social semble donc assez accueillant pour la mise en place d'un programme élargi de la Santé de la Reproduction en Guinée Equatoriale.
Pour le moment, les sources d'information sur la contraception en particulier et sur la Santé de la Reproduction en général sont très circonscrites, se limitant aux Centes de PF et aux amis chez les femmes d'une part et à la radio/télévision et aux amis chez les hommes et les jeunes d'autre part. La population est par conséquence peu informée sur la période féconde de la femme, encore moins sur les dispositions appropriées à prendre pendant une telle période. Pourtant la population fait le plus souvent recours à l'abstinence périodique pour pouvoir éviter les grossesses non-désirées.
L'harmonie au sein des couples en Guinée Equatoraile repose sur la confiance mutuelle et parfois sur le dialogue entre époux xhez les personnes instruites. Trois personnes sur quatre s'accordent sur la pratique de l'abstinence lors de l'indisponibilité de son conjoint mais les hommes sont plus nombreux à vouloir recourir à d'autres partenaires que les femmes, sauf à Luba où les relations extra-conjugales semblent être largement tolérées. Dans l'ensemble, les hommes en particulier et les personnes instruites en général semblent plus disposées à admettre que les relations extra-conjugales sont très répandues dans la société équato-guinéenne. Pour les responsabilités de ce comportment, les hommes préfèrent qu'elles soient partagées alors que les femmes semblent culbabiliser en premier lieu que d'accepter le partage des responsabilités. Lorsq'arrive une grossesse non-désirée, surtout d'origine douteuse les femmes préfèrent avouer le forfait et demander pardon à leurs époux alors que les adolescents optent plutôt pour le renvoi de leur partenaire.Les hommes sont partagés entre la résignation, le renvoi et la recherche d'une autre partenaire (polygamie). D'autres femmes préfèrent avorter et puisque l'avortement est proscrit, elles le font dans la clandestinité. Cette pratique est couramment attribuable aux conditions économiques diificiles qui ne permettent plus la prise en charge d'un (autre) enfant surtout chez les jeunes. Les conséquences fâcheuses de l'avortement clandestin, surtout le risque de décès, sonnues de tout le monde. Toutes les couches semblent être concernées par la pratique mais les élèves et les prostituées sont les plus indexées. Ces avortements se font le plus souvent à domicile en prenant soi-même des décoctions mais aussi dans des cliniques privées pour ceux qui peuvent payer le prix. Il est largement reconnu que la responsabilité d'un avortement provoqué revient à la femme. elle choisit alors l'option selon ses moyens.
Les niveaux de stérilité semblent relativement faibles en guinée Equatoriale alors qu'ils sont lus élevés chez les voisins. Cette condition est souvent attribuée aux causes naturelles (Dieu, malchance), mais aussi à la sorcellerie. Par conséquent, on a moins tendance à accuser les femmes lorsqu'elles n'accouchent pas. Touefois, la stérilité est toujours citées parmi les principales causes des ruptures d'union et de la pratique de la polygamie dans ce pays.

Kind of Data
Données échantillonées [ssd]
Units of Analysis
L'unité primaire d'analyse est l'individu.
Scope
Notes

A long terme, l'enquête CAP devra contribuer à l'amélioration des connaissances sur la santé de la reproduction des femmes en milieu urbain ainsi que les connaissances, attitudes, pratiques et croyances en matière de contraception et procréation. En outre, elle devra fournir une base pour l'évaluation des performances du projet SMI ainsi que l'impact des autres projets intervenant dans le même domaine afin d'aboutir à une meilleure planification des interventaions.
A court terme, l'enquête CAP cherchera à atteindre les objectifs suivants:
- Etudier les préférences des femmes et des hommes en marière de fécondité et de régulation des naissances et les facteurs sous-jacents;
- Mesurer les niveaux de connaissance et pratique de la contraception selon la méthode et déterminer les attitudes par rapport à cell-ci;
- Collecter les données sur la santé de la mère notamment : la morbidité pendant la grossesse et les recours thérapetiques, les visites prénatales, le lieu et l'assistance à l'accouchement, l'allaitement;
- Recueillir des données sur l'histoire des grossesses et leur devenir afin d'avoir une idée de l'ampleur de la perte de grossesses par avortement;
- Etudier le comportement des adolescents en matière de sexualité et leurs connaissances, attitudes et pratiques en matière de protection contre la grossesse et les maladies sexuellement transmissibles (MST/SIDA) et leur comportement en cas de grossesse ou de contamination;
- Contribuer au renforcement de la capacité des cadres natinaux de la Guinée Equatoriale en matière d'enquête CAP.

Coverage
Geographic Coverage
Les villes de Malabo, Bata et Luba.
Producers and Sponsors
Primary Investigator(s)
IFORD , Université de Yaoundé II
Funding
Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) , Financement
Other Acknowledgements
United Nations Children's Fund - Nation Unies,
Organisation Mondiale de la Santé - Nations Unies,
Metadata Production
Metadata Produced By
IFORD - Institut de Formation et de Recherche Démographiques - Université de Yaoundé II -
Date of Metadata Production
2009-08-07
DDI Document Version
Version du 07 août 2009
DDI Document ID
GNQ-1998-AEI-MBL1